La fille du père de Laure Gouraige : s’émanciper par l’écriture
Paru aux éditions P.O.L en août 2020 144 pages “ Nous allions nous fâcher. Je suis venue te voir et j'ai réclamé, papa, je souhaite vivre ma vie. Plus tard, as-tu répondu, tu as encore le temps. C'était aujourd'hui. Cet après-midi même, tu as regardé ta fille de trente ans et tu as soutenu que sa vie pouvait attendre. Quelle notion du temps as-tu ? Nous allions nous fâcher. Je ne supporte plus de t'observer empoigner ma liberté. ” 30 ans, l'âge de la raison ? De l'émancipation ? L'âge parfois de dire "merde". Stop. C'est en tout cas le cas de la narratrice, qui dans un long monologue, s'adresse au tyran. Au père. Son père. Celui qui depuis trente ans la somme d'être ceci, ou cela. La pousse vers une voie qu'il a choisi pour elle sans consentement. Sans discussion. Le moindre "mais" vecteur d'une parole qui culpabilisera ou enfoncera l'enfant, ou la jeune femme. « C'est pour ton bien », « si j'étais toi »,