Le soldat désaccordé de Gilles Marchand : Du champ de bataille au chant d'amour

Le soldat désaccordé
Paru aux éditions Aux Forges de Vulcain en août 2022 - 208 pages


Si vous suivez un peu ce blog, vous savez que je suis une grande admiratrice des romans de Gilles Marchand. J'ai pris mon temps pour ouvrir et lire Le soldat désaccordé. Je me suis délectée de chaque page. Tantôt le cœur battant à toute berzingue, tantôt le cœur qui se serre. Tantôt les lèvres qui remontent, tantôt les lèvres qui tremblent. Là au milieu des bombes et puis là au cœur de cette enquête un peu dingue. Après guerre, après cette der des ders. Avant qu'une autre se pointe.


Je repensais à un vieil officier qui m'avait dit un jour que les dates gravées sur une pierre tombale n'avaient pas de valeur en soi : ce qui comptait c'était le trait d'union.

Je pense aux chroniques lues ici et là, écrites par des libraires, chroniqueurs, journalistes, blogueurs, éditeurs, amis, qui disent avec finesse la beauté de ce roman. Qui disent bien mieux que je ne saurais le faire. Alors, si je peux juste me permettre à mon tour une recommandation ce serait de vous procurer Le soldat désaccordé.

Y avait plus de fleurs, alors elle faisait des bouquets d'obus.

Et de vous laisser porter par la poésie qui fleurit les tranchées et virevolte au milieu des obus. Par la fille de la lune qui illumine le champ de bataille.
D'osciller entre la folie des Hommes et l'amour fou.
Et de vous laisser séduire par cette narration de la grande Histoire et de la petite qui s'imbriquent avec justesse. Ni trop ni trop peu. Ici, le laid pour le laid, l'Histoire pour l'histoire, l'horreur pour l'horreur, le beau pour le beau, la poésie pour juste la poésie n'existent pas. Tout est à sa place, sans fausse note. Une mélodie magnifique, pleine d'humanité et d'amour dans le fracas du monde.

On a tous une histoire d'amour intense, forte, dévorante. Une qui a tout emporté sur son passage et qui ne s'est pas finie, ou qui n'a jamais eu lieu parce qu'elle n'était pas réciproque. Une qu'on a pas osé déclarer, une qu'on a gardée pour soi parce qu'on avait peur. Et même quand tout se passe bien, on a encore peur : que l'intensité s'en aille, que la passion se soumette comme un animal sauvage à qui on aurait appris à lever la patte. La passion ne donne pas la patte, elle te la met dans la gueule. Et quand tout va bien, on cherche des noises, on va au conflit sans savoir pourquoi, alors que la réponse est simple : faut que ça bouge, faut que ça brûle, faut que ça pète. Pas tout le temps, mais parfois, juste pour permettre au sang de faire un tour et de revenir. Juste pour voir si on a encore des larmes, si les cris peuvent encore sortir ou s'ils restent bloqués au fond de notre gorge.


Le soldat désaccordé de Gilles Marchand paru Aux Forges de Vulcain


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