[Autour des livres] Grand prix des blogueurs littéraires – Edition 2018 : arrêt sur image

Albin Durand
©Albin Durand

Je suis ce genre de fille qui observe plus qu'elle ne participe lorsqu'il y a des événements de groupe. Je ne sais pas aller vers les gens, ce n'est pas naturel chez moi. Je ne sais jamais quoi dire à part à ceux que je connais. Alors j'observe. Et lors de cette soirée du Grand Prix des Blogueurs Littéraires, j'ai beaucoup observé. Pendant que tout le monde discutait, moi je les regardais se mouvoir, rire, sourire, prendre des photos. J'ai tout enregistré, là, dans ma mémoire. J'ai gravé profondément pour que le temps n'altère pas ces images et ce film. Si vous saviez comme j'aimerais vous passer cette bande. Que vous puissiez voir comme c'était beau, grand, plein de lumière. Alors je vais essayer de vous en parler un peu de cette vague d'émotions. 

Petit à petit la librairie se remplie. Ça s'agite, ça se fait des bises timides ou franches, ça se serrent dans les bras. La magie et le bonheur des retrouvailles. Ça commence à battre dans le cœur de cette librairie. Des petits groupes échangent avec passion. Je les vois. Je les entends parfois. Je zoome. C'est plein d'enthousiasme. De fébrilité lorsque quelqu'un se dirige vers un auteur dont il a aimé passionnément les mots. Il y a des petites rougeurs par ci, par là. Des hésitations et de franches évidences. Je les vois sincèrement heureux de se rencontrer. Ils sont enveloppés dans une sorte de douce lumière, presque tamisée.  

Albin Durand
©Albin Durand

Il y a cette chaleur, celle des sourires. L'ivresse, pas celle du champagne, mais celle des corps, des cœurs. Ce soir là, il y avait deux cents cœurs à l'unisson. Ça bat fort. C'est digne des concerts, vous savez quand on tape des pieds dans la fosse, les gradins pour en redemander encore. Tap-tap-tap en rythme. C'est une douce musique, un doux refrain. Repris en chœur. 
Chut... C'est le moment. Le lauréat au milieu de tous. Son sourire qui passe de lèvres en lèvres. J'écoute, je les regarde se dessiner à mesure que les discours se prononcent. L'éclat dans les yeux, l'étincelle. La fierté aussi, je crois. C'est bouleversant à regarder. Je m'empiffre de cette gourmandise là. Ça se mange sans faim. Ça vous colle au corps. Rassasie.

Albin Durand
©Albin Durand
Un appel à photo, au milieu des marches, photo de classe. Classe. Ça avance timidement, approchez, regardez, vous voyez ? Ils semblent tous ravis d'être là ces auteurs. Un peu sauvages. Il y a des regards complices, des rires. Pas une photo pareille à une autre. Pas un visage sans des fossettes qui se dessinent. 

Là-bas, un peu plus loin, elles sont quatre, heureuses, je les regarde lever leur téléphone, rire et se prendre en photo. Avec une malice et quelque chose d'enfantin. Je me dis qu'elles sont belles. Comme tous ceux qui sont présents ce soir. Je me prends la beauté en plein visage. Je ne parle pas du physique, je parle de cette beauté commune, dans un lieu de passion. Les voir être eux. Naturellement.

Je me faufile, en bas. Séance photo. Je vois les lèvres rouges de cette jolie blonde. Le rouge de la robe de cette grande brune, magnifique. Je vois ce sourire qui ne quitte pas leur visage. Clac-clac, c'est dans la boîte. En remontant, je croise une auteure. Dont nos timidités respectives nous empêchent de discuter. Alors, je bredouille quelques mots, déjà oubliés. Mais pas son visage. Pas ses grands yeux étincelants. Peut-être un jour, nous y parviendrons.

Les heures passent. La librairie s'est peu à peu vidée. Les dernières personnes sortent. On attend, on s'embrasse. On n'a pas réellement envie de se quitter. Je le sens. C'est dur, partir. C'est toujours difficile de se quitter. Certains se retrouveront après, ailleurs, demain, dans quelques semaines ou mois. Parfois plus, ce n'est pas grave. Ils repartent avec quelque chose en plus. Ça transparaît sur leurs visages. 

Quant à moi, juste avant de quitter les lieux,  sur le trottoir face à la librairie, je me retrouve dans les bras de cette femme magnétique, que je ne connais qu'à travers ses livres. À qui, j'ai dit bonjour en début de soirée. Un peu gauche. Je suis dans ses bras. Sa main tient la mienne. Une douceur qui enveloppe. Il y a des mots qui vous bouleversent, des êtres aussi. C'était naturel. Une évidence. Champagne ou non. Peut-être qu'il aide, qu'importe. Avant de laisser place à quelques pas de danse, de monter dans la voiture, je termine sur cette note. Celle de cette rencontre, tardive mais magnifique. Un peu irréaliste. Laisser la pulsion nous entraîner. Comme ce fut le cas tout au long de la soirée.. 


C'était vendredi soir, à la librairie Ici, Paris. Avec eux, toi, lui, elle, vous. 
C'était ma petite bande d'images gravées. Albin Durand a capturé par ces superbe photos vos sourires. Le reste vous appartient. 


Commentaires

  1. Quel texte. Bravo Amandine et merci pour ta délicatesse et ta pudeur. Merci de le dire si bien.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Venant de toi, je suis extrêmement touchée. Merci Charlotte, frustrée de ne pas t'avoir vue. Pas assez. J'espère à bientôt.

      Supprimer
  2. Timide à l'orale mais magique à l'écrit... C'est beau.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup Nicole. Timide pour recevoir les compliments aussi...

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés