Ces histoires qui arrivent de Roberto Ferrucci : l’éloge d’un écrivain à un autre écrivain + CONCOURS

Roberto Ferrucci
Paru aux éditions La Contre Allée - octobre 2017
96 pages

Les éditions de La Contre Allée n’ont pas fini de me séduire, leurs collections me transportent dans des lieux, des histoires, des écritures qui me remplissent, qui me touchent autant qu’ils comblent mes lacunes culturelles. 


« Il y a des années, j’avais recopié ces mots de lui : Les histoires ne commencent pas et ne finissent pas, elles arrivent. Je suis sûr de les avoir recopiés pendant que j’écrivais mon mémoire de maîtrise, de les avoir soulignés, appris par cœur […] J’étais convaincu qu’ils étaient dans les premières pages du Fil de l’horizon, mais non. Je les ai cherchés dans tous ses autres livres, toujours rien […] j’ai demandé à sa femme et ses traducteurs, rien non plus de leur côté, mais ils ont tous ajouté que oui, ça pourrait bien être une phrase de Tabucchi, et ça m’a redonné du courage. Parce que l’histoire de notre amitié est arrivée, elle n’a pas simplement commencé et elle est encore moins finie. »
  

Après l’Espagne, direction Lisbonne (mais l’Italie et la France aussi ne sont pas bien loin dans ces pages). Immédiatement Lisbonne et son tramway numéro 28, Lisbonne et ses rues étroites se sont rappelés à moi lorsqu’il y a trois ans je découvrais cette ville étincelante de couleurs, de vie, de parfums. C’est dans cette ville que le narrateur ou plutôt l’auteur lui-même part sur les traces de son maître et ami Antonio Tabucchi, celui que l’on surnommait également le plus européen des auteurs italiens. Le temps d’un voyage dans ce tramway jaune qui le mène au Cemitério dos Prazeres pour déposer un mot sur la tombe de son ami, Roberto Ferrucci photographie ces instants de vie qui défilent, observe sa compagne dans la fenêtre et laisse remonter les souvenirs à la surface. Les souvenirs tendres et drôle de Tabucchi. Les coïncidences étonnantes qui accompagnent son voyage et qui sont digne d’un Tabucchi farceur qui veillerait sur lui de là-haut. 
De ces allers-retours fouillés dans une mémoire intacte, il tente d’imaginer ce que Tabucchi aurait pensé de notre Europe actuelle, de cette consommation publicitaire à outrance affichée de-ci de-là sur les plus beaux monuments de notre continent, de ces attentats, de cette Europe en décadence. Car le monde a-t-il seulement changé depuis sa disparition ?  

Un pèlerinage littéraire

« Je me demande ce qu’il aurait pu écrire, lui, aujourd’hui. Rien me dis-je, car tout se répète un peu en pire, à moins que ce ne soit nous, avec le passage des années, qui prenions tout avec plus de résignation, avec plus d’impuissance. Mais ce rien porte en soi la force de ses livres, toujours actuels, toujours précieux. Et c’est bien parce que tout se répète – hélas –, que nous reconnaissons aujourd’hui encore l’actualité des d’Antonio Tabucchi […] »
Tel un pèlerinage, Roberto Ferrucci nous guide dans les pas de l’homme qu’était Tabucchi, dans cet engagement qui l’habitait et lui a valu bien des problèmes. Entre Portugal, Italie et France, nous réalisons un véritable voyage littéraire,  autant que nous découvrons l'éloge d’un écrivain fait à un autre, l'hommage vibrant au talent, le cri d’amitié. Et l’on picore ces anecdotes, ces citations extraites des écrits de Tabucchi qui deviennent petit à petit une détonation tant ces mots prononcés, ces combats menés bien des années plus tôt sont encore et toujours d’une actualité frappante.   

Une tendre amitié

Je ne connaissais pas Tabucchi, en tout cas je ne connais pas ses écrits (pas encore) mais le découvrir par le biais de Roberto Ferrucci fut pour moi une belle introduction à l’homme qu’il était et qui demeure à travers ses livres et le regard bienveillant d’un ami. Je ne connais pas Tabucchi mais je connais un peu Roberto Ferrucci, grâce à la magie des échanges et du numérique, grâce aussi à ses mots prononcés lors d’une rencontre littéraire, et je peux dire que ce court récit est d’une sincérité et d’une rare tendresse envers cet homme qu’il porte dans son cœur et qu’il admire. Et il serait dommage de passer à côté de ce récit qui se veut être passation culturelle et passation littéraire. Qui sont … ces histoires qui arrivent.

« Je regarde cette Lisbonne défiler autour de nous et mon pessimisme se transforme, il disparaît presque, car s’il en était vraiment ainsi, je ne serais pas en train de l’écrire, ce libre, et je sais qu’il suffit d’ouvrir les siens, de livres, de lire et de relire les mots qu’il a déjà écrits, infinis et universels et puissants, ils suffisent pour nous faire avancer et nous, nous avons le devoir de les transmettre, de les faire lire, de ne jamais arrêter. » 

SURPRISE ! 
Et puisqu'il est important de partager cette mémoire littéraire (et aussi parce que c'est bientôt Noël), un exemplaire de Ces histoires qui arrivent est à gagner. 
Pour cela il vous suffit de me préciser en commentaire quel était l'auteur portugais qu'Antonio Tabucchi admirait ? (indice en cliquant ici)

Vous avez la possibilité de participer jusqu'au 21 décembre 2017.
Jeu-concours limité à la France métropolitaine (L'ivresse littéraire ne pourra être responsable des égarements de la Poste).
Les partages sur Twitter, Instagram et/ou Facebook doublent votre chance au tirage !

Après tirage au sort, la gagnante est Claudia CHARRIER. Bravo à elle et merci à tous pour votre participation ici et sur les réseaux sociaux :-)

Commentaires

  1. Merci pour ce concours qui me fait découvrir un auteur, et même un éditeur ! Celui que Tabucchi admirait est Fernando Pessoa.

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  2. Comme j'aime Pessoa (admiré par Tabucchi)... Je ne connais ni Tabucchi, ni Ferrucci, mais serai ravie de les découvrir... !

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  3. Bonsoir!
    Super!
    C'est avec un plaisir non dissimulé que je vais tenter ma chance!
    Il admirait Fernando Pessoa !!!!
    je suis fan fb sous le nom : olivia philippe
    j'ai relayé :
    https://twitter.com/olivia_philippe/status/941767458339414017
    merci et croisons les doigts!
    minilili13 (@) hotmail.fr

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