Frida Kahlo - Les ailes froissées de Pierre Clavilier : hommage à une femme artiste

Paru aux éditions du Jasmin en 2006
200 pages

De Frida Kahlo je ne connais que les œuvres, l’artiste mais rien ou presque de sa vie. J’avais très envie par cette biographie d’y découvrir la vie intranquille de cette femme artiste, engagée et blessée. 

Frida Kahlo Les ailes froissées retrace en 200 pages les grandes étapes de la vie de Frida, de son enfance à sa mort. Ici, la famille, l’amour, l’accident, l’art et ses engagements politiques et artistiques sont au centre de tout. Pierre Clavilier transporte le lecteur au plus proche de la femme et de l’artiste, parcourant ainsi ce qui a déterminé ses œuvres. L’importance de sa rencontre avec Rivera qui soutiendra indéfectiblement Frida dans son apprentissage et sa création. Mais aussi l’incompréhension de ses parents lorsqu’elle épousera cet homme, volatil, de vingt ans son aîné. 

Chaque pan historique et familial est abordé.

Frida, femme lumière malgré les blessures. Frida, en quête perpétuelle d’émancipation malgré une réelle admiration pour les œuvres de son mari. Frida, qui quittera le Mexique pour Manhattan avant d’y revenir. Frida, qui malgré les opérations, les fausses couches, les douleurs tant physiques que psychologiques, ne cessera jamais de peindre. Cet art sera son moyen de se libérer. De dire son corps bancal, meurtri. De poursuivre sa vie. D’adoucir autant que faire se peut le sombre de sa vie. Frida, qui a côtoyé les plus grands de son époque : André Breton, Picasso à qui elle voue une admiration inouïe, Trotski… Frida, qui portera un regard bienveillant sur ses proches et ses élèves lorsque celle-ci donnera des cours même souffrante.

Plus jamais elle ne se mirera dans le miroir fixé en haut de son lit à baldaquin, ce lit que sa mère lui avait offert après son accident, lit dans lequel elle vient de s'éteindre.
Plus jamais on n'entendra le rauque de sa voix, brisée par la cigarette et l'alcool. 
Plus jamais elle ne militera aux côtés des plus démunis.
Plus jamais ses fous rires ne résonneront dans la Maison bleue.
Plus jamais elle ne souffrira.
Plus jamais elle ne peindra.
Plus jamais elle ne regardera sa grenouille en lui disant amoureusement « mon Diego » et plus jamais il ne pourra l'appeler mi niña, mon enfant.
Comme tous ceux qui savent vivre, cette femme a su mourir. Son journal s'achève sur cette énigme : « J'espère que mon départ sera gai, et j'espère ne jamais revenir. »

Mon seul regret dans cette lecture reste l’absence d'œuvres de l’artiste. Avoir quelques illustrations aurait permis de ressentir davantage les sentiments évoqués et d’avoir un repère lorsque l’auteur fait allusion à certaines œuvres, même lorsqu’il les décrit (bon, vous me direz, on peut toujours taper sur son clavier de téléphone à la recherche desdites peintures c’est ce que j’ai fait évidemment mais cela coupe un peu l’élan).

Hormis ce détail, je retiens avant tout la projection du portrait d’une femme éprise de liberté, courageuse, généreuse, portée par une grande humanité, capable de pardonner. Car bien plus qu’une vie et un talent, c’est la force de Frida Kahlo qui est louée.

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Pierre Clavilier, décédé en 2018, était historien et poète. Passionné par la culture espagnole, c'est lors d'un voyage au Mexique qu'il tombe en amour pour la richesse culturelle du pays et encore plus lorsqu'il visite le musée dédié à Frida Khalo. Il a tenu de nombreuses conférence sur la femme et l'artiste qu'elle était. En voici la liste :
– Frida Kahlo, une introspection extérieure
– Frida Kahlo, auto-portraitiste hors normes
– Frida Kahlo, femme de progrès
– Frida Kahlo en quelques peintures
– Frida Kahlo au delà de la souffrance
– Frida Kahlo et Diego Rivera
– Frida Kahlo, une peintre mexicaine
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