La voix de Cabo de Catherine Baldisserri

La voix de Cabo
Paru aux Éditions Intervalles - 176 pages


Les lectures des 68 premières fois se poursuivent et ne se ressemblent malheureusement pas. Mais cela fait partie de l'aventure et je l'accepte bien volontiers. Je tente donc de vous expliquer pourquoi La Voix de Cabo a été une déception. 


Courant des années 70 en Uruguay, Teresa est une jeune femme libre et déterminée. Attendue pour reprendre l’affaire florissante de la famille, elle décide néanmoins de quitter Montevideo pour suivre Damaso gardien de phare à Cabo Polonio. Dans ce bourg bousculé par les vents, les âmes qui vivent sont peu nombreuses et comptent principalement des familles de pêcheurs. Quand les hommes ne sont pas à la chasse au loup de mer ils noient l’attente de la prochaine saison dans les verres d’alcool. Teresa, elle, décide d’ouvrir dans la petite cuisine du phare, une classe pour apprendre à la petite tribu d’enfants à lire, écrire, s’instruire. C’est alors que Machado, un jeune pêcheur fort comme un roc mais analphabète décide après sa première saison de pêche de rejoindre les bancs de l’école. Rapidement il devient la coqueluche de la classe, et une affection particulière se lie entre lui et Teresa. 

Parallèlement à cette vie qui semble suspendue, la révolution menée par les Tupamaros s’organisent et prend de l’ampleur sur la terre ferme. Ce roman qui avait alors commencé comme un conte de fée à la manière de « c’est un beau roman, c’est une belle histoire » va bien vite prendre un tout autre tournant qui poussera Teresa, brisée, à retourner à Montevideo laissant les enfants du phare et Machado sans maîtresse. Avant de quitter l’île, elle fait promettre à ce dernier de venir étudier en ville. Mais ce jeune homme, indomptable, pourrait bien préférer un autre combat à celui de l’éducation.
“ Chacun doit trouver la force de s'élever, de libérer ses chaînes et d'accomplir son destin, quel que soit son passé. ”
La voix de Cabo est un récit dépaysant qui balaye tour à tour la petite et la grande histoire. Elles se répondent, s’entremêlent dans la complexité des rapports humains.  La grande Histoire tient en la révolution Uruguayenne, ce soulèvement du peuple, de sa jeunesse et des travailleurs exploités pour obtenir le droit de vivre décemment, d’être libre et traiter d’égal à égal. La petite histoire quant à elle tient en cette femme. Forte et droite malgré les épreuves de la vie. Une femme au courage et à la bonté incommensurable qui ne peut que forcer le respect. Mais … (oui parce qu’il y a un mais, trop important à mon goût pour ne pas le souligner), j’ai trouvé que ce portrait de femme audacieux n’était pas nouveau. J’aurai, je pense, apprécier en apprendre davantage sur Damaso, m’immiscer dans son esprit, ses ressentis qui sont selon moi bien trop survolés. Ou encore sur la révolution plutôt que sur Teresa que j’ai l’impression d’avoir lu mille fois au travers d’autres romans et qui, au risque de paraître dure, n’apporte pas grand-chose de nouveau dans le paysage littéraire.
Alors certes, l’écriture est fluide, agréable et l’on voyage loin, vers un pan de l’histoire mal connu mais pour moi ce roman a cruellement manqué de profondeur sur certains sujets humains ou historiques. Dommage car c’aurait pu être « un beau roman, une belle histoire » … 


Commentaires

  1. Bon ben, entièrement d'accord. On dit à peu près la même chose

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    1. Je suis désormais curieuse de l'entendre en parler la semaine prochaine.

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