Rentrée littéraire hiver 2015-2016
Nouvelle année signifie nouvelles sorties. On parle essentiellement de la rentrée littéraire de septembre, synonyme de nombreux prix littéraires mais on parle peu de la petite rentrée littéraire d’hiver comme l’aime à le dire Livres Hebdo. Même si cette année, la production a diminué elle n’en reste pas moins riche avec la parution de 476 nouveautés et de 73 premiers romans. L’ivresse littéraire a fait pour vous une petite sélection de romans français et étrangers.
Les romans français
Jean Echenoz l’auteur
de je m’en vais et du poignant 14 revient avec Envoyée spéciale aux éditions de minuit. Voici l’énigmatique 4ème
de couverture :
« Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi
s’occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les
fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l’empêcher d’accomplir sa mission.
Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n’est pas toujours très
bien organisé ».
Camille Laurens
publie Celle que vous croyez
chez Gallimard, un roman sur l'amour au temps des réseaux sociaux. Du déjà vu ?
Oui mais l’auteure connait les sentiments amoureux et la réflexion est
forcement au rendez-vous.
"Vous vous
appelez Claire, vous avez quarante-huit ans, vous êtes professeur, divorcée.
Pour surveiller Jo, votre amant volage, vous créez un faux profil Facebook :
vous devenez une jeune femme brune de vingt-quatre ans, célibataire, et cette
photo où vous êtes si belle n’est pas la vôtre, hélas. C’est pourtant de ce
double fictif que Christophe va tomber amoureux."
Golem de Pierre Assouline raconte
l’histoire de Gustave Meyer, grand maître international d'échecs et soupçonné
du meurtre de son ex-femme, décédée dans un mystérieux accident de voiture. En
un instant, ce solitaire devient un fugitif partout recherché. Dissimulé sous
une autre identité, isolé des siens, il est rattrapé par ses failles :
l’étrange opération chirurgicale qu’il a subie à son insu et qui l’a
"golémisé" en décuplant ses facultés mentales ; la relation ambiguë
qu’il entretient avec l’ami qui l’a opéré; le sentiment diffus de ne plus
s’appartenir et de devenir un monstre au regard de la société.
Berlinoise
de Wilfried N’Sondé aux éditions Actes Sud
30 décembre 1989, deux amis sont venus fêter le
réveillon à Berlin. En pleine effervescence, visiteurs et Berlinois se
rassemblent pour détruire le mur de cette ville. C’est ainsi que les deux
compères vont rencontrer Maya, cette jeune femme qui ne laissera pas insensible
Stan. Portés par la formidable réconciliation nationale Stan et Pascal vont
décider de rester vivre à Berlin. Quand une histoire sentimentale née dans la
ferveur d’une époque historique ça ne peut donner qu’un roman plein de poésie,
d’apprentissage politique et de désillusion d’une jeunesse. C’est en tout cas
la promesse de Berlinoise.
Qui dira la
souffrance d’Aragon de Gérard Guégan aux éditions Stock
Aragon, grand écrivain de 55 ans mais également
membre de parti communiste va rencontrer Mahé, 28 ans émissaire du Kominform
venu à Paris pour veiller au bon déroulement d’un grand procès politique. Entre
eux se noue une passion forte, impossible à afficher. Alors comment s’aimer
sans se renier ?
C’est un titre qui m’a tout de suite attiré, et un
pitch qui m’a complétement happé et que je vous laisse découvrir : « Entre
nous, s’interroge Aragon, notre histoire, c’est quoi ? Un coup de foudre ? – La
vraie question, répond Mahé, ce n’est pas de savoir si c’est un coup de foudre,
la vraie question c’est de se demander s’il y aura un lendemain. J’ai envie de
te répondre que oui mais, tu le sais, nous sommes des clandestins et nous
sommes condamnés à le rester. » Amandine
De Ganhdi à
Daech par Antoine Böhm aux éditions Don Quichotte
C’est une évidence, aujourd’hui chaque partie du
monde, chaque Etat est menacé ou pire, confronté au conflit. Antoine Böhm nous
raconte comment un Etat peut être déstabilisé, comment on peut prendre le
pouvoir et comment le défendre. A travers une quinzaine de chapitres il retrace
les erreurs, les coups d’Etat, les guérillas, le rôle des nouvelles
technologies qui fragile l’Occident (avec les attaques des anonymous,
communication de propagande de Daech) … Sans oublier la voie des urnes … Mais
quelques soient les époques, n’est-ce pas les hommes et les foules qui
acceptent de prendre part ou non à tout ceci ? Un récit qui ne laissera
personne insensible et nous amènera probablement à une franche réflexion.
L’autre Joseph de Kéthévane Davrichewy aux éditions Sabine
Wespieser
« Joseph
Djougachvili, dit Staline, surnommé Sosso dans les premières années de sa vie,
est né en Géorgie, à Gori, en 1878. Quelques années plus tard, à quelques rues
de là, naissait un autre Joseph, Davrichachvili, ou Davrichewy. » Deux prénoms
identiques, une ressemblance frappante… Coïncidence ? Certainement pas.
L’auteure nous
emmène en voyage, dans les mémoires familiales de ces deux Joseph, celui qui
deviendra Staline et l’autre qui rêve d’une indépendance pour la Géorgie. Un
roman de formation en miroir, mais en toute simplicité et avec le naturel qu’on
connaît à l’auteure.
L'écrivain Jean d'Ormesson publiera cet hiver Je dirai malgré tout que cette vie fut belle,
déjà annoncé comme un gros succès commercial. Voici la quatrième de couverture.
«Pour se défendre
dans un procès qu’il s’intente à lui-même, l’auteur fait défiler au galop un
passé évanoui. Il va de l’âge d’or d’un classicisme qui règne sur l’Europe à
l’effondrement de ce « monde d’hier » si cher à Stefan Zweig. De Colbert,
Fouquet, Bossuet ou Racine à François Mitterrand, Raymond Aron, Paul Morand et
Aragon. Mais les charmes d’une vie et les tourbillons de l’histoire ne
suffisent pas à l’accusé : « Vous n’imaginiez tout de même pas, que j’allais me
contenter de vous débiter des souvenirs d’enfance et de jeunesse ? Je ne me
mets pas très haut, mais je ne suis pas tombé assez bas pour vous livrer ce
qu’on appelle des Mémoires ».
Les aventures d’un écrivain qui a aimé le bonheur et le plaisir en dépit de tant de malheurs cèdent peu à peu la place à un regard plus grave sur le drame qui ne cesse jamais de se jouer entre le temps et l’éternité, et qui nous emportera.
Mais aussi ...
Philippe Claudel
publie L'arbre du pays Toraja, une réflexion sur les promesses
de la vie et la place de la mort.
Sylvie Germain
publie A la table des hommes,
l’histoire d’un enfant sauvage qui ne connaît rien des conduites humaines.
Les romans étrangers
Haruki Murakami revient
avec Ecoute le chant du vent et Flipper,1973, ses deux premiers
romans datant de la fin des années 1970.
Ils composent les deux premiers tomes de la " trilogie du Rat ».
Le très attendu
Garth Risk Hallberg intitulé City on fire est un roman ambitieux, magistral, d'une
incroyable intensité selon les médias américains. Voici un petit résumé :
31 décembre 1976. New York se prépare pour le réveillon. Chez les
Hamilton-Sweeney, Felicia accueille financiers et mondains tandis qu'à l'autre
bout de la ville, dans le Lower East Side, Charlie, venu de Long Island, attend
Sam pour assister à un concert punk. À quelques encablures de là, dans Hell's
Kitchen, Mercer Goodman tourne et retourne un délicat carton d'invitation. Et
s'il se rendait à la réception des Hamilton-Sweeney pour retrouver Regan. Bientôt,
des coups de feu retentissent dans Central Park. Une ombre s'écroule dans la
neige... Qu'est-ce qui peut bien unir ces êtres – qui n'auraient jamais dû être amenés à
se rencontrer – à un meurtre commis au cœur de Central Park ? Au sein de ce
roman choral, leurs histoires s'entremêlent et nous entraînent dans les recoins
les plus infimes de la ville.
David Duchovny se met à écrire. Si ! si !Et en plus ça cartonne.
véritable best seller traduit en français, oh la vache est
une fable à la George Orwell. Voici un petit résumé pour vous mettre l’eau à la
bouche !
"Vous connaissez Emma Bovary ? Voici sa cousine
américaine, une adorable petite vache au destin tout aussi romanesque. Pour
Elsie Bovary, le bonheur a toujours été dans le pré – jusqu’au jour où elle
comprend qu’elle est vouée à finir en steak haché. Flanquée de deux complices,
Shlomo le cochon converti au judaïsme et Tom le dindon qui voulait voir
Istanbul, Elsie, déterminée à éviter l’abattoir, se lance dans un rocambolesque
projet de Grande Évasion."
Le mariage de plaisir de Tahar
Ben Jelloun sort en février. Fès dans les années 50. Amir est un commerçant
prospère de la ville. Il est marié et a quatre enfants. Chaque année, il
traverse le désert pour aller s'approvisionner au Sénégal. Là-bas, il retrouve
une autre femme, une jeune Peule, nommée Nabou. Amir, bon croyant, afin ne pas
vivre dans le pêché, a contracté pour cette union un " mariage de plaisir
", reconnu par la religion musulmane. Mais Amir, amoureux de Nabou, ne peut se
satisfaire de cette relation à distance. Il propose à Nabou de s'installer avec
lui au Maroc et de devenir sa deuxième femme. Le mariage de plaisir jette un regard tout à fait inédit sur le
Maroc des années 50 à aujourd'hui : la survivance de l'esclavage ; les
problématiques que posent les récents flux migratoires ; le racisme banal et
ancestral des Marocains à la peau blanche, le racisme nouveau des classes
moyennes marocaines d'aujourd'hui. Pour évoquer ces questions, aujourd'hui
encore taboues au Maroc, Tahar Ben Jelloun a choisi la forme d'un roman très
vivant, riche en personnages très attachants, qui traverse l'histoire de deux
générations.
Avec Tetrameron, les Contes de Soledad, Jose-Carlos Somoza nous emmène au cœur d’une
société occulte qui se réunit une fois l'an pour raconter des histoires
énigmatiques toutes plus terrifiantes les unes que les autres. Après avoir
écouté les contes cruels des quatre membres, une jeune collégienne devra
relater le sien, rite initiatique obligé pour entrer dans ce cercle obscur et
très privé ; et quitter pour toujours les rives de l'enfance. Un hommage au Décaméron de Boccace.
Et vous, quels sont les romans qui vous attirent, ceux que vous avez lus? Dites-nous tout!
© Emy et Amandine
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