Il était une ville - Thomas B. Reverdy
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Lu aux éditions Flammarion - 272 pages |
Pour ce livre de la sélection Goncourt, nous sommes plongés dans Détroit, la capitale de l’automobile et du taylorisme. Mais voilà, la crise des Subprimes est passée par là, la ville déchante et le capitalisme s’effondre.
C’est pendant cette période noire que le roman de Thomas B. Reverdy se déroule. Il nous prend par la main et nous invite à nous assoir sur un banc, pour observer et participer à cette dégringolade sinistre. L’un des personnages du roman, Eugène, fraîchement débarqué d’Europe est parachuté dans cette ville fantôme par les N+1 et N+2 d’une grande société automobile pour mener un nouveau projet. Au fil des pages, on découvre avec lui que ce nouveau challenge n’est en réalité pas à la hauteur de ses espérances.
Parallèlement à cette perte d’illusion pour ce nouveau venu, l’anarchie prend peu à peu le pas sur cette ville abandonnée des entreprises, des commerces, des habitants. Des enfants disparaissent, mais qui s’en inquiète puisque les 2/3 de la population prennent la poudre d’escampette ? Seuls la grand-mère de Charlie et Brown, ce vieux flic loyal qui ne croit pas à l’exil, vont s’en préoccuper.
« Il ne lui reprocha rien, se contenta de l'écouter. Dieu sait ce qu'on aurait fait à leur place, dit-il, si nous avions grandi dans ce monde qu'on leur a fabriqué - ce n'est pas ainsi que nous avions imaginé les choses, n'est-ce pas - un monde de chômage et de pauvreté où il est plus facile de rentrer dans un gang que de trouver une place à l'usine. »
S’agissant d’un roman de la sélection Goncourt, je ne vous cache pas mon appréhension au démarrage de la lecture mais j’avais réellement envie de lire ce roman sur Détroit, le contexte et l’époque m’ont tout de suite attiré.
Dès les premières pages, j’ai été transportée dans l’univers de Reverdy, par son écriture. C’était pour ma part, la première fois que je lisais un roman de cet auteur et je n’ai pas été déçue. Le style est sobre et sensible parfois même poétique. Ce n’est pas un roman lourd, ou déprimant. Non, car l’auteur nous dépeint des moments de vie, des personnages profondément humains malgré un contexte particulièrement pesant.


« Les êtres qui vous émeuvent déplacent quelque chose en vous. Ils vous transforment, ils vous rendent meilleur.»
**En écoutant**
A partir du dernier tiers de la lecture Yiruma qui nous transporte encore un peu plus et nous donne des frissons à la lecture. Notamment Far Away et Passing By.
Je vous invite, pour celles et ceux qui ne l'ont pas lu à découvrir un extrait via ce lien
© Amandine
je dis "oui, ça m'intéresse !"
RépondreSupprimer@LaBibliothèqueDeLilie : je te le conseille dans ta whishlist vraiment ! Et peut-être que l'extrait te donnera encore plus envie :)
SupprimerJe l'ai pris à la médiathèque, bientôt en mode lecture et après ton billet, j'ai hâte.
RépondreSupprimer@Stelladeàlaplage : je te souhaite une bonne lecture :) j'espère que tout comme moi tu apprécieras cette lecture. N'hésites pas à venir nous donner ton avis après :-)
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